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Les netsuke : petits trésors, grandes histoires

Dernière mise à jour : 30 juin

Les netsuke, petites sculptures japonaises à la fois fonctionnelles et artistiques captivent les amateurs d’art et de culture depuis des siècles. D’accessoires vestimentaires en vogue au Japon à l’époque d’Edo, ils sont devenus des pièces de collection prisées dans le monde entier. Sculptés dans des matériaux comme le bois, l'ivoire et l’os, ils racontent des histoires et incarnent l'essence de la tradition japonaise.


Netsuke, Japon, XIXe siècle, conservé au MET, New York


Depuis le XVIIe siècle, les japonais portent le kimono, un vêtement en forme de T resserré à la taille par une ceinture nommée « obi ». Pour pallier à l’absence de poches, les femmes dissimulaient leurs petits objets dans les larges manches de leur kimono, tandis que les hommes dont les manches étaient relativement étroites, avaient l’habitude d’attacher leurs effets personnels à leur obi par un cordon. Ces objets suspendus sont appelés sagemono. Bourses, boîtes à médicaments (inro), nécessaires à écrire (yatate), étuis à tabac et même coupelles à saké : tous s’accrochaient à la ceinture. Alors, les netsuke leur servaient d’ancrage et de contrepoids pour les empêcher de tomber.

 

Il semblerait que les premiers netsuke aient été particulièrement sobres et purement utilitaires. Mais au cours de toute la période Edo, le netsuke connait un essor important. Avec l’avènement d’une division stricte de la société en quatre classes : guerriers, agriculteurs, artisans et commerçants le netsuke devient le moyen de rivaliser de luxe et de mettre en avant sa richesse. À titre d’exemple, les commerçants qui étaient économiquement mieux lotis, commandaient des netsuke en ivoire avec des motifs de plus en plus sophistiqués et raffinés afin de refléter leur niveau de richesse ce, sans pour autant, enfreindre les lois somptuaires qui réglementaient les types de maisons qu’ils pouvaient construire ou les tissus qu’ils pouvaient porter.

 

Les netsuke étaient donc conçus non seulement pour leur capacité fonctionnelle à transporter des objets mais aussi, comme des marqueurs de richesse.

 

À partir de l’ère Meiji, le Japon s'est ouvert au monde occidental et le kimono a peu à peu été abandonné au profit de vêtements occidentaux plus fonctionnels et munis de poches. Alors, les netsuke ont perdus de leur utilité et sont passés du statut d’accessoires fonctionnels et à la mode, à celui d’objets d’art.

 

Netsuke, Japon, XIXe siècle, conservé au MET, New York

 

Le netsuke est un objet de petite taille possédant deux petits trous nommés « himotoshi » afin de pouvoir y passer la corde pour transporter l’objet. Il est d’ailleurs à noter, que bon nombre des vrais netsuke possèdent des himotoshi dits « naturels », c’est-à-dire, cavité naturellement formée par le sujet de l’œuvre.

 

Aussi, pour l’essentiel d’entre eux, ils sont faits dans des matériaux traditionnels tel que de l’ivoire animal ou marin, différents bois vernis, peints ou laqués. Et bien que plus résiduels, on en trouve en porcelaine, laque, métal, cuir, pierre brute et même en ambre.

 

Les formes, elles aussi se diversifient : les netsuke adoptent l’aspect d’animaux, de personnages mythologiques, de plantes ou encore d’objets du quotidien. L’absence de contrôle gouvernemental sur leur production permet notamment de développer un goût prononcé pour les sujets érotiques et satiriques. Toutes les formes peuvent être envisagées tant qu’il s’agit d’un objet de petite taille présentant deux himotoshi.

 

Toutefois, on distingue plusieurs types de netsuke. Les plus communs sont appelés Katabori netsuke, ce sont de petites sculptures en trois dimensions représentant des personnages, animaux et plantes. On trouve aussi les Manju netsuke qui se démarquent par leur forme arrondie et plate et qui portent un décor gravé sur une face. Enfin, on peut évoquer les Sashi netsuke, qui sont longs et plats afin de pouvoir être glissés sous la ceinture.

 

 Sanglier et herbes, Japon, seconde moitié du XIXe siècle, conservé au MET, New York - Katabori netsuke

Netsuke, Japon, XIXe siècle, consevé au MET, New York - Manju netsuke


Finalement, les netsuke incarnent l'ingéniosité et l'artisanat raffiné des japonais, tout en reflétant leur attachement à la tradition et à l'esthétique. Leur charme intemporel continue de captiver les collectionneurs et les passionnés d'art du monde entier.


Références :




 

 
 
 

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