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Les bronzes chinois archaïques : trésors rituels et artistiques de l'Antiquité

Les bronzes chinois archaïques, reconnus pour leur excellence artistique et leur importance culturelle, représentent une des expressions les plus distinctives de l’art chinois ancien. Contrairement à ceux produits ailleurs dans le monde, les bronzes chinois n’étaient pas conçus à des fins utilitaires. Leur fonction était propitiatoire et magique, ils servaient principalement dans les rites funéraires et les cérémonies religieuses. Leur émergence et leur évolution témoignent ainsi de la profonde spiritualité et de la sophistication technique des civilisations chinoises de l’Âge du Bronze.


Vase zun, entre - 1300 et - 1050, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris
Vase zun, entre - 1300 et - 1050, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris

Formé d’un alliage de cuivre, d’étain et parfois d’un peu de plomb, le bronze est une matière luxueuse réservée à la fabrication d’objets impériaux, rituels et funéraires.

 

Les bronzes chinois sont admirés comme des chefs-d’œuvre de l’art du bronze et en particulier ceux réalisés au cours des deux premiers millénaires avant notre ère. Les bronzes des dynasties Shang et Zhou témoignent de l’esprit créatif et de la remarquable maîtrise technique des artisans chinois durant l’âge de bronze. Pourtant, la valeur de ces objets a seulement été reconnu dès le XIe siècle. Auparavant, les sculpteurs n’étaient pas considérés comme des artistes mais comme des artisans. Désormais, cette pratique est reconnue comme une véritable forme d’art.

 

Vase jia, entre - 1500 et - 1300, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris
Vase jia, entre - 1500 et - 1300, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris

Dès l’époque Shang, le bronze est étroitement associé aux rites funéraires. La quantité de bronze utilisée pour les vases rituels dépasse largement celle utilisée pour les armes ou outils agricoles, soulignant alors l’importance des pratiques rituelles de l’époque. Ces vases étaient utilisés pour invoquer les esprits des aristocrates défunts et des divinités naturelles.

Ils présentaient des formes complexes et mystérieuses comme le masque taotie « glouton » dont la signification reste hypothétique, il s’agirait d’une représentation stylisée et symétrique d’un animal imaginaire.


Certains aspects l’apparentent à un tigre, d’autres à un bœuf ou un mouton. L’animal est décrit comme étant une créature féroce et vorace. Les études de textes et les inscriptions qui pouvaient y être lus, combinées à une approche scientifique des ensembles funéraires nous ont permis de mieux comprendre leur rôle et leur importance dans les cultures de l’Âge du Bronze.


Focus sur le masque taotie, Vase zun, entre - 1300 et - 1050, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris
Focus sur le masque taotie, Vase zun, entre - 1300 et - 1050, Chine, conservé au Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris

À cette époque, chaque pièce unique, était réalisée en fonte directe dans un moule à usage unique. Sous les Zhou, la religion a évolué et les bronzes sont devenus des objets de commémorations et des symboles de statut social. Mais sous la dynastie Han, les bronzes ont perdu leur valeur religieuse et leur symbolisme royal et spirituel pour devenir des objets principalement décoratifs. Enfin, pendant toute la durée de l’empire chinois (221 av. J.-C. – 1911) ils ont continué d’être utilisés dans des réalisations variées allant d’éléments de parures à sculptures monumentales. Les formes et motifs ont évolué, incorporant des influences étrangères et innovant en style.

 

Vase yu, entre - 1199 et - 1100, Chine, conservé au Musée Cernuschi, musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris
Vase yu, entre - 1199 et - 1100, Chine, conservé au Musée Cernuschi, musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris

Les amateurs de bronzes archaïques préfèrent se concentrer sur les périodes Shang et Zhou, les formes peu communes et les belles patines tel que le vert jade, sont très recherchées. La qualité de fonte et les motifs en haut relief sont aussi des éléments à prendre en compte : les motifs de taotie, de dragons et de serpents sont courants mais ceux moins fréquents comme l’éléphant, le hibou ou le bélier sont très appréciés.

 

Le bronze est une matière pouvant être imitée par du régule et du laiton. Afin d’en vérifier l’authenticité il sera nécessaire de vérifier plusieurs éléments. D’une part, son poids puisque le bronze est un alliage massif. D’autre part, sa patine : des traces vertes ou jaunes qui sont un signe d’oxydation révèleraient la présence de bronze, des traces blanches seraient synonymes de régule. Aussi, on analysera les rayures qui sont plus fréquentes sur le laiton et enfin, s’il y a des gravures celles-ci devront être fines et précises s’il s’agit d’une sculpture en bronze. 

 

Quant à la datation, une analyse stylistique, une recherche de signature et d’information ou d’écriture à l’intérieur et à l’extérieur de la sculpture, permettront de se faire une idée quant à la date de réalisation du bronze.


Références :




 
 
 

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