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L'héritage mystique des jades de Hongshan

Dernière mise à jour : 30 juin

En chine, la période néolithique fu marquée par de nombreuses transformations notamment sur le plan artistique. Originaire des régions du Nord-Est de la Chine, la culture Hongshan à produit des objets en jade d'une beauté et d'une finesse inégalée qui continuent de captiver l'imagination par leur élégance et leur symbolisme.


Plaque, Chine, période néolithique, Culture Hongshan (3500 - 2000 avant notre ère), conservé au MET


Le jade revêt une importance toute particulière dans la culture chinoise. Étant nommée comme "la pierre du ciel" les chinois pensent qu'il est un symbole de chance, de santé et de bonheur. Elle est une roche très appréciée pour sa dureté, sa résistance au ciselage et au polissage ainsi que, ses variations de couleur et ses jeux de transparence et d'opacité.


C'est sur un vaste territoire, du Nord-Est de la Chine au Sud-Est de la Mongolie que le jade a été travaillé pour la première fois, par trois cultures: celle de Xinlongwa (8500 - 7000 avant notre ère), celle de Xinle (7000 - 5000 avant notre ère) et celle de Hongshan ( 3500 - 2000 avant notre ère), la plus représentative.


Les artefacts en jade de Hongshan sont célébrés pour leur beauté, leur symbolisme profond et leur savoir faire minutieux.


Le dragon de jade de Hongshan, Chine (4500 - 3000 avant notre ère), conservé au Musée national de Chine, Pékin, image du David Owsley museum.


On les distingue notamment par des surfaces superbement polies, très lisses et des formes légèrement arrondies. Ils comprennent à la fois des éléments figuratifs et abstraits, leur style est imagé et naturaliste. Qualités difficiles à obtenir avec un matériau aussi dur à travailler. Raison pour laquelle s'est posée la question de l'expertise acquise par la culture Hongshan pour maîtriser la transformation de cette matière première en oeuvres d'art. Prouesse constituant une véritable énigme pour les chercheurs et archéologues.


La pierre de jade a été utilisée pour réaliser des objets de natures variées. Au début du néolithique elle servait à fabriquer des outils du quotidien comme des haches ou des armes. C'est à partir de la culture Hongshan qu'elle a été privilégiée par les élites en devenant une pierre d'ornement pour les bijoux et pièces d'habillement.


Mais celle-ci n'a pas seulement une vocation décorative. Elle porte aussi une signification profonde. Souvent retrouvée dans les tombes, elle avait un rôle important dans les pratiques culturelles et sprirituelles et entretenait un lien profond avec les croyances et le statut au sein de la société.


À titre d'exemple, il est possible de se pencher sur le jade de Hongshan en forme de cochon-dragon. Avec sa représentation majestueuse et mystique, il incarne cette fusion entre l'art, la culture et la spiritualité offrant un témoignage fascinant de l'ancienne civilisation chinoise et de sa relation intime avec le jade.


"Dragon-cochon", le Zhulong, Chine, Culture Hongshan, National Palace Museum, Taipei, Taïwan


On recense actuellement une vingtaine d'objets comparables à celui-ci, découverts au cours des dérnières décennies. Leur représentation reste hasardeuse même s'il est couramment admis qu'il s'agirait de "dragon-cochon". La période Hongshan correspond à la fin du néolithique, période où les cultures se sont étendues géographiquement, favorisant ainsi les échanges entre elles. Un certain nombre de pratiques ont tendu à s'influencer et à s'unifier d'une région à l'autre, contribunat à l'émergence de la figure du dragon.


Le dragon-cochon serait l'ancêtre du dragon chinois, les similitudes dans sa représentation entre les différents groupes ethniques refléteraient le développement d'une culture commune visant à créer une civilisation chinoise distincte. Ainsi, le dragon est devenu un symbole de la Chine, représentant un être éternel figuré comme un cercle où la pureté du jade permet d'encapsuler le mouvement de sa vitalité.


Références :





  • "Jades of the Hongshan culture : the dragon and fertility cult worship", de Elizabeth Childs-Johnson, Arts Asiatiques, publié par l'École française d'Extrême Orient.

 
 
 

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